
Article - Publié le
Le 4 novembre dernier, a eu lieu la cérémonie des Grands Prix de littérature dramatique d’ARTCENA, événement auquel les membres du Book Club et du Scène Club étaient associés. 10 membres ont constitué un jury et lu les textes en compétition. Le jour de la remise de prix, ils se sont réunis au CNSAD de Paris pour délibérer et élire leurs deux coups de cœur : "Glovie" de Julie Ménard et "La Grande Dépression" de Raphaël Gautier. Ils ont également pu visiter le CNSAD, échanger avec des élèves comédiens et rencontrer les auteur.es.
En ce mois de novembre, les membres du Scène Club ont également pu participer à une soirée spécialement conçue pour eux, avec l’Odéon - Théâtre de l’Europe. Ils ont pu visiter le théâtre et rencontrer Isabelle Neveux, scénographe, avant d’assister à la représentation en avant-première de "La Mouette", mis en scène par Stéphane Braunschweig.
Enfin, pour les membres du Book Club, le grand événement du mois de novembre c’est le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil. Deux d’entre eux ont eu l’opportunité de lire les 5 ouvrages de la sélection “pépites ados” et de se rendre au SLPJ pour interviewer leurs auteur.es :
- Rachel Corenblit pour "Celle qui reste"
- Sigrid Baffert et Jean-Michel Payet pour "La Danse sauvage d’Harmonie Stark"
- Sébastien Gendron pour "Dans le collimateur"
- Édith Azam et Pauline Barzilaï pour "Rien à faire, on s’embourbe"
Retour en images sur la soirée de remise des Grands Prix de littérature dramatique
En résonance avec la seconde édition du Temps fort Spectacle Vivant du pass Culture qui a eu lieu du 15 au 25 novembre, la thématique du Book Club de novembre était : “En scène !”. Parmi les livres qui ont marqué le Book Club ce mois-ci :
Sasha :
“Aurore Evain, avec "Mary Sidney alias Shakespeare" à travers cette pièce, interroge les récits établis sur l’identité de William Shakespeare et offre une relecture audacieuse de l’histoire de la littérature. Mais au-delà du simple jeu intellectuel, cette œuvre pose une question fondamentale : qui écrit l’Histoire, et qui en est effacé ? L’auteure part d’une hypothèse qui, bien que controversée, a ses défendeurs : et si une femme, Mary Sidney, aristocrate et poétesse anglaise du XVIème siècle, était l’autrice cachée des œuvres de Shakespeare ? Cette hypothèse devient le socle d’une réflexion sur la place des femmes dans la création artistique, longtemps effacées ou invisibilisées. Le texte oscille entre une exploration historique et une dimension contemporaine. L’auteure joue avec les genres mêlant théâtre documentaire, comédie et tragédie pour construire un récit captivant et complexe. L’autrice nous invite à une double lecture : celle des événements historiques du XVIème siècle et celle des enjeux féministes actuels. L’élément central de l’œuvre est la voix de Mary Sidney elle-même, une voix à la fois poétique et politique, qui revendique le droit des femmes à créer et à être reconnues. A travers elle, Aurore Evain critique les structures patriarcales.
Ce qui m’a particulièrement touchée dans cette pièce, c’est son caractère profondément personnel et universel. La figure de Mary Sidney devient un miroir pour toutes les femmes artistes qui, au fil des siècles, ont été réduites au silence. J’ai ressenti une grande force dans ce texte, car il parle non seulement de littérature, mais aussi de liberté, d’audace et de résistance. Cette pièce est incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire des femmes, à la littérature classique ou aux questions d’égalité. Elle nous rappelle que derrière chaque nom oublié, il y a une histoire, un combat, et une voix qui mérite d’être entendue. Pour ma part, cette œuvre est très enrichissante et mérite d’être connue.”
Ana :
“Ce livre est une déclaration d'amour à la musique. À travers Elio Leone et son épopée, on découvre le monde de la musique et plus précisément celui de l'opéra, comme on ne l'a jamais vu auparavant. Une histoire marquante, remplie de rencontres et d'événements qui forgent l'être humain et qui nous amènent à une profonde réflexion. J'ai adoré cette lecture que j'ai trouvé extrêmement touchante !”
Laëtitia :
“Dans cette version abrégée des Misérables, j'estime qu'il s'agit d'une excellente manière d'appréhender l'œuvre originale de Victor Hugo. En effet, cette édition permet de suivre le parcours de Jean Valjean de manière beaucoup plus rapide. Les thèmes principaux de l'œuvre originale y sont abordés, tout en évitant de s'attarder sur des détails parfois longs et difficilement accessibles, notamment ceux liés aux faits historiques. Après avoir lu une version plus longue, j'ai nettement préféré celle-ci, qui est plus simple à comprendre. Cependant, certains passages sont un peu trop survolés par rapport à la version complète. Le récit passe parfois rapidement d'une action à l'autre, ce qui peut prêter à confusion. Je pense que cette version abrégée est plus accessible pour le grand public et est particulièrement adaptée aux jeunes lecteurs.
Cela dit, pour vraiment plonger dans l'histoire et approfondir sa connaissance des événements historiques de cette époque, je recommanderais de lire la version complète, qui offre une description plus riche de la chronologie. En revanche, lire cette version abrégée avant de se plonger dans la version intégrale peut être très bénéfique. Elle permet de mieux comprendre l'histoire des personnages sans avoir à se confronter à des pages trop longues sur des faits historiques, qui pourraient ennuyer certains lecteurs. Cette édition présente, bien entendu, tous les personnages principaux : Jean Valjean, Gavroche, Marius et Cosette, qui découvrira finalement le nom de sa véritable mère grâce à Jean Valjean à la fin de ce roman.”
Parmi les films qui ont marqué le Ciné Club ce mois-ci :
Natacha :
“Je suis honnêtement agréablement surprise par ce film. Quand j’ai vu la bande annonce je ne m’attendais pas à ce qu’il me plaise autant. L’histoire reste assez simple mais le film est très touchant. On est tout le temps sur nos gardes, et ça nous permet de bien rester immergés dans le film (il y avait vraiment des moments où je retenais mon souffle). J’ai beaucoup aimé l’évolution des personnages et qu’on apprenne à les connaître, eux et leur histoire, surtout celle de Pierre-Paul. J’ai vraiment été marqué par le moment où il se confie à sa fille, et l’impacte que cela a eu sur elle se voit bien à la fin du film dans sa vengeance. L’évolution de Lesia est également intéressante. On la voit réellement passer d’une adolescente « normale » au début du film, à une jeune adulte forcée de grandir trop vite pour survivre et rester auprès de son père. Leur relation devient très forte au fur et à mesure du film, et j’ai beaucoup aimé ce contraste entre le « gangster » et le père aimant qui voudrait simplement offrir le meilleur à sa fille. Les acteurs sont particulièrement exceptionnels, avec un jeu d’acteur très authentique et naturel.”
Juliette :
“Un film qui m'a surprise. Je ne m'attendais pas à ressentir aussi bien les émotions avec ces jeunes acteurs. L'histoire était très attachante. Je me suis immédiatement plongé dans l'univers un peu commun mais singulier de ces jeunes. Je pense que j'aurai adoré le voir plus jeune. Arrivé au collège, le film pourrait permettre de relativiser mais aussi d'avoir le courage de s'affirmer. Les combats abordés l'acceptation de soi et des autres sont au centre de l'histoire mais sans complexes. Une légèreté qui se dépose au coin de nos yeux.”
Antoine :
"L'ombre et la proie est un premier long métrage impressionnant. Il est captivant et d'une justesse dans l'image et le scénario qui est remarquable. Les acteurs sont bluffants et font partie des meilleures révélations que j'ai pu voir cette année. Foncez le voir !”
Oriane, à Besançon, nous recommande le spectacle "Pas comme eux" de Nino Arial :
“C'était mon premier spectacle de stand-up en vrai. J'ai passé un super moment ! J'ai ri tout au long du spectacle. Nino Arial a su très bien aborder avec humour des sujets qui peuvent parfois être tabous. C'est impressionnant sa façon de rebondir sur toutes les prises de parole du public tout en gardant le fil rouge de son spectacle. En tant que public, on se sent très impliqué dans ce spectacle : il y a au moins une thématique qui nous touche et on ne se sent pas uniquement spectateur, mais aussi acteur. Ce qui fait qu'on vit une expérience unique à chacune des dates de son spectacle. Je recommande fortement de vivre cette expérience.”
Maël, à Paris, a pu assister, avec d’autres bénéficiaires du pass Culture, à une soirée exceptionnelle à la Comédie-Française, avec la représentation de "L’Avare" mis en scène par Lilo Baur :
“J'ai adoré le déroulé de la soirée avec la visite du lieu, son histoire ainsi que de pouvoir discuter avec un des acteurs de la Comédie Française. Le lieu paraît plus petit que ce qu'on imagine. J'ai aussi apprécié la pièce de théâtre mais n'étant pas mon style de textes préféré je n'ai pas pu tout comprendre. La mise en scène en revanche était top.”
Ninon a pu assister au concert de Tony Ann à La Cigale :
“J'ai bien aimé ce qu'il a joué, ça donne envie de faire du piano.”
Romane nous recommande Kahra 23, un artiste découvert en première partie du concert de BB Jacques au Rockstore de Montpellier :
“Un artiste à l'énergie débordante, une salle à taille humaine et un public conquis : voilà comment résumer l'expérience de ce concert. Déjà intriguée par son univers singulier, j'étais loin d'imaginer l'impact de ce moment. Kahra 23 a pris place pour la première partie, réalisant sa première scène, et a su chauffer le public tout en laissant la place à l'impatience grandissante de la suite du concert. Lorsque BB Jacques est monté sur scène, un charisme scénique a capté l'attention. L'intimité de la salle a joué un rôle dans la proximité de l'artiste,
créant une sorte d'atmosphère presque confidentielle (notamment quand le morceau de fin est joué). BB Jacques a su montrer une multiplicité de facettes avec des morceaux énergiques, enflammant la salle (comme avec Moshpit ou Pygmalion), mais également en jouant des morceaux plus poétiques (Zandvoort Palace). La simplicité scénique (qui peut me laisser un peu déçue) a su être merveilleusement accompagnée de musiciens (des solos de guitare ont été exécutés de manière flamboyante).
Quant à Isalis de Lyon, son album du mois est "Songs of a lost world" des Cure :
“Cet album de The Cure est réellement parvenu à me transporter dans un tout autre univers. De manière générale, c’est un peu l’impression que j’ai en écoutant leurs musiques. D’après moi, elles ont une instrumentale assez particulière et reconnaissable entre 1000. Ce que j’ai apprécié dans cet album est le fait que la majorité des musiques, bien que différentes, soient calmes mais fournies au niveau instrumental. Le tempo n’est pas forcément rapide, mais les notes prolongées de la guitare par exemple et le reste des instruments ajoutent une certaine consistance à la musique qui nous tient en haleine. Lorsqu’on ferme les yeux, on a l’impression de léviter quelque part entre la Terre et l’espace ; ou de léviter au-dessus d’une grande étendue d’herbe, près d’une forêt, durant une journée embrumée. D’autres musiques de l’album sont quant à elles un peu plus énergiques et parfaites pour danser sans prêter attention au monde qui nous entoure, aux tracas du quotidien.
Enfin, j’aimerais ajouter que cet album est sorti à la meilleure période possible : celle où le matin et le soir, à certains endroits, il y a beaucoup de brume ou de brouillard. Et je trouve que ces musiques vont parfaitement avec ce type de paysages. Écouter cet album dans ces moments-là, c’est comme être hors du temps pendant quelques instants."
Article - Publié le
Article - Publié le
Article - Publié le