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Neuf membres des Book, Ciné et Scène Clubs ont eu l’opportunité de visionner en avant-première “Le Quatrième Mur” de David Oelhoffen, tout en lisant en parallèle l’ouvrage “Le Quatrième Mur” de Sorj Chalandon dont il est adapté. Leurs précieux retours permettront de conseiller le film et le livre sur les réseaux sociaux du pass Culture.
Les retours de Tatiana :
“Quand j'ai rencontré Sorj Chalandon au Collège Supérieur, en novembre 2023, je me souviens qu'il nous a dit : « J'ai tué George pour que Sorj puisse vivre ». J'avais oublié cette phrase, enterré l'idée de lire un jour “*Le Quatrième Mur”*.
Et puis on nous l'a proposé en regard croisé : livre et film.
J'ai commencé par le film. La phrase de monsieur Chalandon m'est revenue au bout d'une heure.
L'image est difficile, immersive, violente. Le récit nous met face à nos contradictions d'Européens favorisés. La paix pour une heure ? Pourquoi ? Pour se donner bonne conscience ? Mais justement, on y croit à cette beauté du geste, à cette union sur la ligne verte au milieu d'un conflit qui persiste encore en 2025. J'ai trouvé courageux de porter à l'écran un sujet aussi sensible dans le contexte géopolitique actuel.
J'ai ensuite lu le livre. J'ai été assez surprise de la différence entre les deux. Une bonne surprise, car l'un et l'autre s'enrichissent. Le film se focalise quasi exclusivement sur le Liban, les conflits locaux, réduisant la singularité de George à ses sentiments pour Imane. Le livre s'intéresse bien plus à sa vie en France et à l'impossibilité de retourner à la vie normale quand on a vu et vécu la guerre.
Je sais que Sorj Chalandon a été reporter de guerre, qu'il a un jour dû faire un choix entre le terrain et sa famille. Et je trouve sincèrement magnifique qu'il réussisse à se "scinder" symboliquement grâce au “Quatrième Mur”.
Peu importe le sens d'attaque (lecture - visionnage, ou visionnage - lecture), le Quatrième Mur est une œuvre de paix à faire découvrir à tous les citoyens et futurs citoyens. Merci pour cette belle découverte.”
Du 14 au 17 décembre 2024, s’est déroulée une immersion au cœur des Arcs Film Festival. Huit bénéficiaires du pass Culture résidant en Auvergne-Rhône-Alpes, dont quatre membres du Ciné Club, ont pu visionner 8 films en avant-première et rencontrer de nombreux professionnels.
Ils ont ensuite remis une mention Coup de cœur du pass Culture au film “Le Dossier Maldoror” de Fabrice Du Welz.
La thématique du Book Club en ce mois de décembre portait sur les “histoires d’amour” 💘 Parmi les livres particulièrement appréciés par les lecteurs :
Stella :
“Ce roman graphique, à la fois doux et touchant, est une véritable ode au féminisme et à la liberté d'aimer. Les personnages ont chacun leur histoire d'amour, plus ou moins tragique qui les rend uniques et leur permet de comprendre que l'amour peut autant être une force qu'une faiblesse. Une très jolie découverte pour moi !"
Norah :
"Le livre "Lettre d'une inconnue" de Zweig fut une très belle découverte.
J'ai beaucoup apprécié la délicatesse et la beauté de l'écriture, la manière dont l'auteur a su rendre cette lecture vraie et forte.
La préface écrite par Jean-Pierre Lefebvre, bien qu'incompréhensible au début, m'a permise, au fur et à mesure des pages, d'interpréter sous différentes formes cette histoire.
Ce récit est d'une splendeur phénoménale. Du début à la fin, je ne me suis pas lassée une seule seconde de ces mots.
Ces mots qui ont éveillé en moi une passion, une envie de, moi aussi, connaître un jour un amour aussi pur et puissant, mais en étant reconnue.
Ces mots d'une ardeur puissante montre cette envie de partager cet engouement envers une personne que l'on a aimée pour la première et dernière fois avant que la mort ne nous prenne, en espérant peut-être, être finalement reconnue.
Et malgré tous les mots utilisés et découverts dans cette lecture, les miens me manquent pour exprimer mon adoration envers ce livre.”
Sasha :
“Que dire à part wow !
Certaines œuvres horrifiques vous hantent bien après la dernière page ! “The Fisherman” de John Langan est de celles qui s’enracinent profondément, offrant une expérience littéraire où l’horreur n’est pas seulement une question de frissons, mais un voyage introspectif sur le deuil, la perte, et les ténèbres qui sommeillent en chacun de nous.
Le roman débute de manière trompeusement simple avec Abe et Dan. Cependant, leur expédition vers Dutchman’s Creek, un lieu mystérieux chargé d’histoires anciennes, les mène bien au-delà des eaux tranquilles et vers un royaume où le réel se mêle à l’indicible.
Langan déploie une narration à plusieurs niveaux. À travers les récits enchâssés et les légendes locales, il tisse un tableau complexe où le présent et le passé se rejoignent. Je trouve ce choix narratif audacieux et maîtrisé, donnant à l’histoire profondeur mystique que j’adore.
Je mets l’accent sur l’aspect mythologique et folklorique que j’aime particulièrement. La maîtrise de l’horreur et la conception de la légende de Der Fisher me font penser au père fondateur de la littérature horrifique : Lovecraft. John Langan nous rappelle que l’horreur n’est pas seulement ce qui est monstrueux ou surnaturel, mais aussi ce qui se cache dans les profondeurs de l’âme humaine.
Pour les amateurs de récits effrayants et intelligents, “The Fisherman” est une lecture incontournable qui mélange mythologie, émotions fortes et horreur."
Parmi les films qui ont marqué le Ciné Club ce mois-ci :
Ania :
“”Totto-Chan” est un film que je qualifierais de cœur. Au-delà de l’immersion dans un cadre historique de la guerre du Pacifique, et des magnifiques animations, c’est un film qui m’a touchée. L’innocence pure de Totto-Chan est si précieuse qu’elle redonne espoir tout au long du film. Mais aussi, l’amitié qu’elle noue avec Yasuaki est très émouvante, impossible de ne pas être émue !”
Céleste :
"J'ai passé un moment intense devant les photographies montrant le racisme, les inégalités.
J'ai pris une conscience énorme sur un épisode historique que nous les jeunes n'avons pas directement vécu, l'Apartheid. La cruauté humaine était le sujet principal des clichés de E. Cole et les commentaires du narrateur rajoutent des détails qui rendent le contexte des photos encore plus empathique et mettent en lumière la bêtise humaine.
Les photos qui m'ont énormément touchée sont celles des domestiques, des nounous des enfants blancs privilégiés. La voix off nous cite ce qu'une des nounous a confié à Ernest, "pour l'instant ces enfants nous voient comme des humains avant tout, mais je sais qu'en grandissant, ils nous traiteront comme leurs parents, ils sont encore innocents".
Du côté du montage, c'était vivant grâce aux zooms par exemple, et surtout un élément que j'ai adoré, ce sont les bandes sons, des bruits du quotidien en rapport avec ce qu'il se passe sur la photo, qui nous permettent de se l'imaginer animée.
Ce documentaire a provoqué plusieurs questionnements en moi et je suis reconnaissante de l'avoir vu, il a ouvert mon esprit un peu plus encore.”
Eléa :
“Comment parler de “Kolizion” sans trop en dire et sans aller au-delà de ce que la parole peut dire ? Par le début sans doute.
Un enfant, ça ne peut pas mentir sans se trahir. Ç’en est incapable. C’est donc avec une profonde vérité, une sincérité, que Mehdi entame son histoire comme on entamerait un bon livre, en commençant par la couverture et surtout le titre. Et son titre, à Mehdi, c’est “Kolizion”. Un surnom, mais peut-être aussi un avertissement, pour plus tard. Pour quand ça sera dur, pour se souvenir qu’avant, c’était pas plus facile ni moins dur mais différent. Pour se souvenir qu’il y a des petits moments de bonheur cachés autour de nous comme des brindilles dans une forêt. Qu’il faut juste trouver la nôtre de brindille, celle à quoi se raccrocher quand le monde vacille. “Kolizion”, c’est l’histoire de Mehdi, de sa chute, et de la façon dont il s’est raccroché à la branche de l’enfance pour ne pas tomber au fond du gouffre. C’est l’histoire de cette lumière en lui qui a refusé de s’éteindre. Pas maintenant.
Au plateau, des livres, des branches, et des bougies. Ces chandelles incandescentes, Nasser Djemaï les a arrosées de l’essence de ses mots, des mots qui sonnent juste, qui tapent fort et qui brûlent bien. Son texte est une flamme qui danse et qui vient illuminer les regards des spectateurs, tantôt humides, tantôt émerveillés. Et puis Radouane Leflahi a pris le relais, s’assurant que les flammèches ne s’éteignent pas, incarnant pendant une heure quarante le souffle d’oxygène qui les maintient en vie. C’est cela, exactement, c’est ce souffle de vie qu’il faut, je crois, retenir de “Kolizion”.
“Kolizion”, c’est exactement comme un bon roman de Barjavel : il y a de l’amour à cueillir, des tempêtes à braver, des larmes à essuyer, la vie à vivre et le futur à attendre.
Il ne nous reste donc plus qu’à attendre le prochain ouragan théâtral de Nasser Djemaï et Radouan Leflahi.”
Narjess :
“Cette pièce, écrite par Alice Zeniter ne vous laissera pas de marbre ! Il s'agit d'une réécriture contemporaine du roman “Martin Eden” de Jack London. Si le transfuge social et l'apogée de l'écrivain s'accompagnent de la chute de la désillusion, à l’image du texte original, l'écrivain est ici une écrivaine ! J'ai beaucoup apprécié les thématiques sociales avec la dénonciation des conditions d'un travail très physique et mal rémunéré, la difficulté et le mépris de l'écriture lorsqu'on évolue dans un milieu populaire, la prise de pouvoir politique et la capacité à s'auto-organiser avec l'exemple de cette grève qu'Alice Zeniter offre aux lingères. Le tout porté par une scénographie mouvante, une mise en scène minutieuse, sonore et imprégnante ! En effet, on y crie, on y danse, on y joue du violon, et on s'y révolte. Bien entendu le jeu des actrices était d'une qualité, d’une énergie et d'une sincérité remarquable !”
Ségolène :
“”Va aimer” d’Eva Rami est une véritable réussite : simple, touchant, captivant et percutant. Eva Rami réussi le pari audacieux de mêler l’humour à des sujets profonds pour partager son histoire et dénoncer la question du consentement dans le couple. La mise en scène, à la fois surprenante et finement orchestrée, apporte une touche d’originalité. Elle parvient à incarner plusieurs personnages aux personnalités bien définies, ce qui rend la pièce incroyablement fluide et vivante. On en ressort profondément ému et pensif. MERCI !"
Maëva:
"Superbe concert, la scénographie était magnifique, les musiciens étaient très talentueux. Pour continuer, Elyon était super proche de son public, il est notamment venu dans la fosse pour chanter plusieurs musiques. L'ambiance globale était incroyable, j'ai été hyper surprise par l'effort de l'artiste à produire un show de qualité avec de beaux décors et de belles performances."
Clara :
"C’était un super concert, j’ai découvert l’artiste Oscar Emch qui était en première partie et ce fut une très bonne expérience. L’ambiance était au rendez-vous avec les deux artistes et on ne s’est pas ennuyé !”
Disponible sur toutes les plateformes de streaming et portée par le label What The France du Centre national de la musique !
Vous pourrez y écouter les derniers morceaux coups de cœur de nos membres, de cette fin d’année 2024.
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